Le voilier : pour mieux connaître le gréement du bateau. Qui est qui ? #3

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Est-ce que vous voulez en savoir plus sur le gréement d’un voilier? Et bien dans cette vidéo, c’est ce que je vous propose de faire ensemble, à travers trois questions. On va s’intéresser à différents éléments du gréement d’un voilier. C’est la troisième vidéo que je fais dans la série “qui est qui?” sur le gréement. Vous trouverez tous les autres “qui est qui?” sur la page Relevez le défi.

Alors dans cette vidéo, comment ça va se passer ?

Et bien, je vais vous poser une question et ensuite il va falloir deviner de quel élément du gréement on parle. Et ensuite, on verra ensemble quelques points importants à connaître et les précautions à prendre lorsqu’on va utiliser cet élément du gréement.

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Qui est qui #1 : un côté de la voile

Alors, on va commencer tout de suite avec la première question : Quel est le côté de la voile qui est le court ?

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Pour cette première question, on recherche le côté des voiles qui est le plus court.

On va s’intéresser d’abord à la forme des voiles. Dans le cas des gréements modernes les plus répandues, gréement bermudien, on dit aussi gréement Marconi, il n’y a qu’une voile derrière le mât et elle est triangulaire. C’est le cas aussi des voiles situées à l’avant du mât. Elles ont donc trois côtés.

Le côté avant et le côté arrière de la voile partent du haut du mât jusqu’à arriver : 

  • Proche du pont avant, pour la voile d’avant
  • Au niveau de la bôme pour la GrandVoile (GV)

Ce sont donc les deux plus grands.

Le petit dernier, c’est le côté le plus bas de la voile : la bordure.

Où se trouve la bordure de la voile ?

La bordure se trouve entre : 

  • le point d’amure, l’angle du bas à l’avant de la voile;
  • et le point d’écoute, l’angle du bas à l’arrière.

La bordure est à l’opposé du point de drisse, l’angle du haut de la voile.

Elle ne doit être confondu avec : 

  • sa soeur : la chute, côté arrière de la voile
  • et son frère : le guindant, côté avant de la voile

Comment s’en souvenir ?

Et bien, voici un moyen mnémotechnique très simple : la BORDURE commence par un “B” tout comme le mot BAS.

Comment régler la tension de la bordure d’une voile ?

Pour naviguer à la voile, on va bien sûr régler nos voiles pour profiter au maximum du fioul renouvelable et gratuit que nous donne la nature : le vent.

Pour ça, on va utiliser des bouts et des pièces d’accastillage. C’est-à-dire des cordages et des pièces qui vont nous permettre d’orienter tous les éléments du gréement.

On va voir le cas de la Grand-Voile et de la voile d’avant la plus répandue : le génois.

Pour la GrandVoile : 

La bordure se trouve le long de la bôme. Le point d’amure est fixé entre la bôme et le mât grâce au vit-de-mulet. Le point d’écoute à l’arrière est rattaché à un bout : la bosse d’empointure.

C’est en modifiant la tension de la bosse d’empointure que l’on va régler la bordure de la GrandVoile. Plus la bosse d’empointure est reprise ou bordée, plus la bordure sera tendue.

Où est-ce qu’on va agir sur cette bosse ? Comme quasiment tous les bouts sur le bateau, l’action se passe dans le cockpit !

Le parcours de la bosse d’empointure est le suivant : 

  • elle est frappée au point d’écoute de la grandvoile.
  • disparaît ensuite à l’arrière de la bôme
  • refait surface, comme par magie, à l’avant de la bôme
  • descend vers le pont pour être renvoyé vers l’arrière du bateau grâce à une poulie au pied du mât
  • est retenue par un taquet coinceur au niveau du piano
  • et finit sa course dans un sac de rangement.

C’est quoi le piano ? C’est la zone où est renvoyé quasiment tous les  cordages, hormis les écoutes de voiles d’avant. Il se situe au-dessus du rouf, de chaque côté de la descente. On y règle la tension des bouts grâce aux taquets coinceurs ou spinlock, au winch et sa manivelle de winch.

Pour la voile d’avant (cas du génois) :

La bordure se trouve proche du pont avant, à l’intérieur du bateau (aux allures de près,  lorsqu’on reçoit le vent de l’avant, on va vers le vent) ou un peu hors du bateau, dépassant les filières (aux allures de portant, lorsqu’on reçoit le vent de l’arrière).

Le point d’amure est fixé tout à l’avant du pont, proche du nez du bateau, de son étrave. Le point d’écoute à l’arrière est rattaché à deux bouts : les écoutes de la voile d’avant.

Ces écoutes passent chacune  par un chariot. Le chariot permet de modifier le point de tire des écoutes.

À tout moment : une écoute est bordée, c’est-à-dire tendue, l’autre est complètement relâché, on dit “choqué en grand“. Cette dernière est appelée la contre-écoute.

C’est en modifiant la tension des écoutes de voile d’avant et la position du chariot que l’on va régler la bordure de la voile d’avant. La bordure sera plus tendue si : 

  • l’écoute est plus bordée;
  • le chariot est plus reculé.

Où est-ce qu’on va agir sur les écoutes et le chariot ? Comme quasiment tous les bouts sur le bateau, l’action se passe dans le cockpit ! Mais aussi au niveau des passes-avant… On voit ça en détail tout de suite en suivant des yeux l’écoute.

Le parcours de l’écoute est le suivant :

  • elle est frappée au point d’écoute de la voile d’avant.
  • passe par le chariot, sur le côté du rouf, zone appelée “passe-avant” : l’écoute tribord passe par le chariot de droite.
  • arrive au winch où elle fait au moins deux tours dans le sens… des aiguille d’une montre
  • est retenue par la partie haute du winch (self-tailing) ou part un taquet juste à côté du winch
  • Et finit sa course dans le cockpit

Quand border ou choquer la bordure ?

La règle générale est la suivante :

  • on tend la bordure pour aplatir la voile, on réduit la puissance du bateau. Indispensable dans le vent fort;
  • on relâche la bordure pour creuser la voile, on augmente la puissance du bateau. Nécessaire dans le petit temps.

Dans le cas de la voile d’avant, on ne peut pas régler la bordure sans avoir un impact sur la chute. Pour la grand-voile, les deux réglages sont mieux dissociés.

Pourquoi ?

Et bien, parce qu’avec la grand-voile, on peut choisir :

  • de tirer vers le bas et de tendre plutôt la chute
    • grâce aux deux palans sous la bôme (écoute à l’arrière et hale-bas à l’avant);
  • de tirer vers l’arrière et de tendre plutôt la bordure.
    • grâce à la bosse d’empointure

Alors qu’avec le génois, on tire en diagonal en déplaçant le chariot : 

  • soit on tend la bordure et on relâche la chute (en reculant le chariot et en bordant l’écoute);
  • soit on relâche la bordure et on tend la chute (en avançant le chariot et en choquant l’écoute).

Maintenant, on va passer à la deuxième question.

Qui est qui #2 : un élément de l’accastillage du bateau

On va s’intéresser, cette fois-ci, à un élément de l’accastillage. Cet élément de l’accastillage est la porte d’entrée des amarres sur le bateau. Alors, vous avez deviné ?

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Cette fois-ci, on recherche un membre de la famille de l’accastillage. L’accastillage, c’est l’ensemble des pièces qui vont nous permettre d’orienter comme on veut :

– un cordage

– ou un câble

– ou des longues pièces métalliques qu’on trouve sur le bateau.

Et les amarres, ce sont les cordages qui permettent de rattacher le bateau au quai, à un corps mort ou à un autre bateau. Le type de bout utilisé s’appelle une aussière.

Ici, on recherche un accastillage qui représente la porte d’entrée des amarres sur le bateau. Il se trouve donc sur le pont.

L’élément que l’on cherche est le chaumard.

À quoi sert un chaumard ?

Le chaumard, c’est la pièce d’accastillage qui permet de guider l’entrée d’une amarre sur le bateau. L’amarre va ensuite être fixée à un taquet sur le pont du bateau. Pour fixer l’amarre au taquet, on va faire d’abord un tour mort autour du taquet et ensuite faire un nœud de taquet. Toute la tension sera au niveau du tour mort. Et comme ça, on pourra tranquillement faire et défaire le nœud de taquet.

Notre chaumard peut être en bois ou en métal

L’autre fonction du chaumard, c’est la protection contre le frottement, pour éviter le ragage, c’est-à-dire l’usure due au frottement.

  • Le chaumard protège l’amarre du frottement avec le pavois, c’est le cale-pied que l’on retrouve le long des deux côtés du bateau.
  • Il préserve aussi la coque du frottement avec les aussières.

On va installer un chaumard partout où on va installer un taquet pour frapper une amarre. Du coup, on va trouver plusieurs chaumards sur le bateau.

Où se trouvent les chaumards ?

À la proue et à la poupe, c’est-à-dire à l’avant et à l’arrière du bateau. Et parfois au niveau du maître-bau, c’est-à-dire la partie la plus large du bateau. Comme des chaussures, on les installe par paires : un à tribord et un autre à bâbord, un à droite et un autre à gauche du bateau.

Au total, on aura un minimum de 4 chaumards sur le bateau, voire bien plus pour les grands voiliers.

Mais sur certains voiliers, il y en a … aucun ! En l’absence de cale pied au niveau des taquet d’amarrage, pas besoin de chaumard.

Quelques précautions à prendre

Première précaution à prendre : Attention aux doigts !

On reste concentré le temps de placer l’amarre. Évitez d’avoir les doigts coincés entre le chaumard et l’amarre en tension.

Ensuite, on essaye autant que possible de ne pas faire entrer les amarres avec un très petit angle. Comme ça on préserve nos amarres en limitant le frottement sur le chaumard.

Et enfin, lorsqu’on se branche au quai, on fait attention au chemin de la ligne électrique. La rallonge de quai ne doit pas se retrouver pincer entre l’aussière et le chaumard. Et elle restera toujours moins tendue que l’amarre.

Voyons maintenant le 3ème défi.

Qui est qui #3 : une notion qui dépend du voilier et du vent

On va parler cette fois-ci d’une notion de voile qui dépend du voilier et du vent. Le mot que l’on recherche est un faux ami qui définit chez le marin la direction du bateau par rapport au vent. Vous avez trouvé ?

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La direction du bateau par rapport au vent est définie grâce aux allures. À ne pas confondre avec la définition des terriens, ou l’allure est synonyme de vitesse.

Qu’est-ce que l’allure pour un marin ?

Pour un voileux, l’allure désigne le cap (la direction) du bateau par rapport au vent réel. Les angles entre les directions du vent et du voilier sont regroupés en grande famille d’allure. Les 3 principales sont de la plus proche du vent à la plus éloignée : 

  •  les allures de près,
  • l’allure de travers
  • les allures de portant.

Les allures de près et les allures portantes peuvent être elles-mêmes séparées en sous catégories. Celles-ci apparaissent sur le schéma des allures.

Allures de près, de la plus proche du vent à la plus éloignée : 

  • le près serré
  • le près
  • le bon plein
  • le petit largue

Allures de portant, de la plus proche du vent à la plus éloignée : 

  • le largue
  • le grand largue
  • le vent arrière

Connaître son amure, soeur inséparable de l’allure

Information importante : l’allure va de pair avec l’amure. Ces deux notions sont inséparables. L’amure désigne le côté d’où le bateau reçoit le vent. Les voiles seront du côté opposé. Par convention, la voile de référence est la GrandVoile

  • On est tribord amure tant que la GV est à bâbord.
    • C’est-à-dire que la GV est à gauche, donc le vent vient de la droite.
  • On est bâbord amure tant que la GV est à tribord.
    • C’est-à-dire que la GV est à droite, donc le vent vient de la gauche.

Et c’est pour ça que sur le schéma des allures et des amures : 

  • Les voiliers de droite sont tous bâbord amure, y compris celui en vent arrière;
  • Les bateaux de gauche sont tous tribord amure;

Et on peut rajouter que : 

  • Ceux du haut sont aux allures de près;
  • Et ceux d’en bas sont aux allures portantes.

Estimer l’allure du bateau

Maintenant qu’on a vu comment connaître l’amure du voilier, savez-vous comment estimer l’allure ?

C’est moins évident que pour l’amure, c’est vrai. Mais il y a beaucoup de signes qui ne trompent pas.

Voyons tout ça par grande famille d’allure : la près, le portant et ensuite le travers.

Voici quelques indices qui montrent qu’on navigue à une allure de près : 

  • on a une forte sensation de vitesse et de fraîcheur, on identifie facilement que le vent vient de l’avant du bateau !
  • le bateau avance en restant incliné, on se place du côté opposé à la gîte pour le maintenir à l’équilibre
  • les vagues “chantent” régulièrement et c’est le nez du bateau qui remonte le premier.
  • les voiles sont bordées dans le bateau et elles faseyent dès que l’on se rapproche du vent.

Maintenant on va s’intéresser aux indicateurs du portant : 

  • on se demande presque si on avance : la sensation de vitesse due au vent (vitesse) a disparu
  • le bateau avance à plat et ça c’est très confortable
  • les vagues soulèvent d’abord l’arrière, sur le flanc du bateau et à ce moment la sensation d’accélération donne le sourire.
  • les voiles sont choquées hors du bateau.

Attention ici : si on continue à abattre et à s’éloigne trop du vent, le point d’écoute de la voile d’avant va retomber et la voile aura tendance à vouloir passer de l’autre côté. Il est temps de lofer ! Si on ne fait rien, c’est la Grand Voile qui va vouloir elle aussi passer de l’autre côté et là c’est l’empannage sauvage ! Ça peut faire très mal à la tête.

Et pour finir passons, au travers. Là, c’est l’entre-deux.

  • on entend le vent que d’une oreille si on regarde vers l’avant
  • le bateau est encore gîté mais beaucoup moins qu’au près
  • les vagues soulèvent le bateau d’avant en arrière en même.
  • et les voiles sont ouvertes mais restent dans le bateau et elles faseyent dès que l’on se rapproche du vent.

En conclusion

Voilà, c’est la fin de ce troisième qui est qui. J’espère que cet article vous a plu.

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En attendant le prochain article sur le blog barreatribord, je vous dis à très bientôt.

Pour voguer encore plus loin :

Formation Vocabulaire marin

Maîtrisez enfin le vocabulaire du voilier. Vous serez plus à l’aise sur un voilier en connaissance le nom des éléments du gréement, où ils se trouvent et comment les utiliser. Pour découvrir la formation cliquez ici.

Le saviez-vous ?

Larousse donne la définition marine d’allure, contraire à Robert qui l’ignore !

Chaumard est aussi une ville de la région Bourgogne-Franche-Comté, où vivent les Chaumardois(e)s.

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