đŸŽ„ Tour du monde Ă  la voile : ce qu’il faut savoir avant de partir

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Vous caressez le doux rĂȘve de partir faire un tour du monde Ă  la voile? Un tour de l’Atlantique ou un tour de la mĂ©diterranĂ©e?

Alors voici une interview qui va certainement vous intéressez.

J’ai assistĂ© Ă  un cours trĂšs complet sur la maintenance d’un voilier et la navigation par gros temps rĂ©aliser par un tourdumondiste pour ceux qui ont des projets ambitieux de navigation, comme vous.

Je vous laisse dĂ©couvrir son avis et ses conseils dans cette vidĂ©o. La formation s’est dĂ©roulĂ© Ă  Barcelone. Cette vidĂ©o est donc en espagnol et soustitrĂ©e en français. Le transcript en français se trouve juste en dessous.

Transcript en français de la vidĂ©o : Tour du monde a la voile : interview de Guillermo “Velero tin tin”

Ted : Salut les voileux, c’est Ted du blog “A la voile”. Ce weekend j’ai passĂ© 2 jours Ă  suivre une formation sur la maintenance du bateau et sur comment naviguer par gros temps. Cette formation a Ă©tĂ© organisĂ© par un couple qui est en train, depuis 2006, de faire le tour du monde Ă  la voile.

Il s’agit de Isabelle et Guillermo, qui est juste Ă  cĂŽtĂ© de moi, et ils le font sur leur voilier, qui s’appelle le “Tintin”. J’ai donc le plaisir de vous prĂ©senter Guillermo, bonjour Guillermo.

Guillermo : Bonjour. Avant tout merci beaucoup concernant Tintin, vous ĂȘtes les seuls Ă  dire Tintin, les autres le prononcent “Tinntinn”.

Les raisons de leur départ pour un tour du monde en voilier

T: Aux Etats-Unis aussi ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi et pourquoi vous avez dĂ©cidĂ© [de faire ce tour du monde] ?

G : Mon histoire est une histoire qui a 61 ans, et ce n’est pas facile de la rĂ©sumer en si peu de temps. Nous allons parler de l’aspect nautique, puisque c’est ce qui nous intĂ©resse.

J’ai appris Ă  naviguer quand j’avais 7 ans,car mes parents voulaient me laisser seul pendant le weekend, sur les Optimists.

Puis j’ai Ă©tudiĂ© le nautisme, et ensuite j’ai embarquĂ©, j’ai travaillĂ© dans la marine marchande pendant 22 ans, oĂč j’ai Ă©tĂ© capitaine. Puis je me suis mis Ă  enseigner Ă  l’Ecole SupĂ©rieure de la Marine Civile, oĂč je donnais des cours. Et Ă  un moment donnĂ© ma relation de couple a Ă©voluĂ© sur le plan philosophique.

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Isabel, Guillermo et leur mascotte

Et nous avons rĂ©flĂ©chi Ă  ce que nous pouvions faire, il y a 12 ans, avec nos moyens physiques et psychologiques, pour entreprendre tout type de projet qui demanderait des efforts, de la motivation et de l’enthousiasme.

Puis c’est elle qui a dĂ©cidĂ©, d’acheter un bateau. Et ça fait maintenant 12 ans que nous faisons cela. C’est un peu en rĂ©sumĂ© ce que nous avons accompli.

T: C’est donc elle qui a eu l’idĂ©e de partir ?

G: Non, elle c’Ă©tait plus une aventuriĂšre au sens gĂ©nĂ©ral du terme. Isabel disait “je vais partir dans le dĂ©sert, je vais faire l’Himalaya”, n’importe quelle aventure. Ma compagne se lançait des dĂ©fis, et essayait de les surmonter. Elle avait ça en elle.

Bien sĂ»r, elle a dĂ©cidĂ© un peu en fonction de ses propres intĂ©rĂȘts, en se disant”pour Guillermo, la mer, il n’y est pas Ă©tranger, et ça pourrait ĂȘtre le moment de dĂ©marrer un projet de la sorte.”

Quelles compétences faut-il développer avant le départ pour un tour du monde à la voile?

T : Avant de dĂ©marrer ce type de voyage de plusieurs mois, quelles sont les compĂ©tences Ă  acquĂ©rir afin de pouvoir prendre le large ?

G: Tout d’abord ĂȘtre informĂ©, ĂȘtre formĂ©, avoir de l’expĂ©rience, et des repĂšres. D’abord avec cette information, tu t’amĂ©liores, dans le sens oĂč tu vas essayer des chosesavec diffĂ©rents bateaux, c’est la meilleure expĂ©rience.

Puis toute cette information, tant personnelle que technique, fait partie d’un tout Ă  prendre en compte. Et tu te dis “ce que je veux dans ma vie, pour mon projet, c’est ce bateau, ou ce camping-car.” Tu comprends ?

D’une maniĂšre ou d’une autre il a fallu prendre une dĂ©cision par rapport Ă  toutes ces donnĂ©es, par rapport Ă  tout ce que je connaissais. Beaucoup de personnes partent en mer, et se rendent compte par la suite qu’ils ne sont pas faits pour cela. Être impulsif ce n’est pas bien en mer, il faut plus rĂ©flĂ©chir.

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Tin Tin, un voilier robuste pour faire un tour du monde

Un temps de formation est nĂ©cessaire, afin de connaĂźtre les aspects techniques que l’on va utiliser en mer. Surtout sur un voilier, oĂč il y a encore plus d’aspects techniques, afin que la navigation se dĂ©roule sans encombre.

Il y a Ă©galement l’aspect psychologique, comment affronter cette solitude. Mais on n’est jamais vraiment seul au final, il y a beaucoup de dauphins, beaucoup d’Ă©toiles. Il y a aussi l’aspect du vivre ensemble avec le conjoint ou l’Ă©quipage.

Tout cela reprĂ©sente un ensemble de choses qu’il faut connaĂźtre afin de pouvoir dĂ©terminer si le projet va ĂȘtre possible et sĂ»r. Et aussi pleinement satisfaisant. Car sinon autant rester au bureau Ă  travailler 8h par jour.

T : On part en mer pour en profiter.

G : Il faut garder en tĂȘte que celui qui part en mer pour vivre une aventure comme la nĂŽtre, il va devoir faire face Ă  tout un ensemble de choses, bonnes et mauvaises.

Focus sur les compétences techniques de voile à développer avant un tour du monde

G : Concernant les aspects techniques pour un bateau qui va effectuer une traversĂ©e ambitieuse, tout dĂ©marre avec la soliditĂ© sur le bateau : la manƓuvre, le mĂąt, les voiles, tout doit ĂȘtre solide, bien en place.

Solide fiable, et logiquement le plus gros problĂšme que l’on puisse avoir ce sont les avaries. Il y aura toujours des avaries, Murphy est Ă  l’affĂ»t.  Alors, il faut essayer de minimiser toutes ces possibilitĂ©s de problĂšme, on doit ĂȘtre trĂšs attentif, essayer de ne rien casser, car au-delĂ  de l’impact Ă©conomique, il y a le fait de ne pas pouvoir remplacer ce qui vient de casser, qui peut ĂȘtre vital pour la navigation.

Il faut donc rester trĂšs attentif. Faire du bateau Ă  voile en traversĂ©e, c’est une fin en soi. On sort en mer pour naviguer pour soi-mĂȘme.

Les courses de voile, c’est fait pour gagner. On prend des risques sur des aspects diffĂ©rents: ça casse, tu ne gagnes pas, mais au moins tu as essayĂ©.

Dans notre cas on ne peut se permettre de casser quoi que ce soit. Ou le moins possible.

T : Ça coĂ»te cher.

G: En plus du coĂ»t Ă©conomique, c’est le manque, tu n’as pas la piĂšce.

Connaissez-vous la loi de Murphy? ou “loi de l’loi de l’emmerdement maximum”

T: Tu as parlĂ© de Murphy, tout le monde n’est pas familier avec la loi de Murphy.

G : La loi de Murphy, elle est faite pour nous embĂȘter. J’ai tout sous contrĂŽle, arrive Murphy, qui est une idĂ©e imaginaire, elle te casse quelque chose que tu pensais n’allait pas casser. Quelque chose casse. C’est comme un petit lutin, tu ne sais pas oĂč est-ce qu’il va aller jouer.

T: Pendant la formation, j’ai vu que tu Ă©tais trĂšs organisĂ©. Le fonctionnement du bateau a des procĂ©dures Ă©critespour les cas d’urgence, mais est-ce si important d’avoir tout cela dans le bateau ?

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Parcours du tour du monde Ă  la voile

Protocoles Ă  mettre en place pour les cas d’urgence sur un voilier

G : Lorsque nous dispensons des formations, nous couvrons tous les aspects. Si tu mets en place tous les protocoles, et tout ce dont on a parlĂ©, tu as vu que l’on a dĂ©grossi tous les aspects, on arrive Ă  99 %, et les 1 pour cents restants, c’est la loi de Murphy.

Ce sont les pourcentages que l’on a sous notre contrĂŽle, que tout est en place. Mais nous devons enseigner tout cela car on sait que les gens vont se rappeler de 50 % ou de 60 %de ce que l’on a expliquĂ©.

On enseigne le plus de choses possibles afin que les gens puissent organiser leur traversĂ©e et leur vie nautique, et s’approcher le plus possible de la perfection, sans compter Murphy.

T : Lorsque l’on prĂ©pare tous ces processus, quelles sont les choses Ă  mettre par Ă©crit ?

G: En prioritĂ©, la sĂ©curitĂ©. Puis le confort. On navigue pour naviguer. Notre objectif n’est pas de naviguer pour transporter des marchandises ni pour pĂȘcher. Ce qui nous intĂ©resse, c’est naviguer. On navigue en toute sĂ©curitĂ©, ce qui consiste Ă  bien rĂ©gler les voiles.

Puis vient le confort, dans la mesure du possible. Le confort physique et psychologique, avec les voiles rĂ©duites, ce qui permet d’aller Ă  une vitesse de 6 nƓuds,ou si on veut naviguer Ă  une vitesse plus rapide autour du globe, rien ne va se casser,rien ne va s’user, rien ne va se rompre, rien ne va s’abĂźmer, et nous allons ĂȘtre plus tranquilles, afin de pouvoir profiter des Ă©toiles.

L’usage des outils d’aide Ă©lectronique Ă  la navigation sur un bateau

T: De nos jours, il y a beaucoup de gens qui regardent leur GPS et qui l’utilisent sans mĂȘme regarder les cartes nautiques en format papier traditionnel. Qu’est-ce que tu penses de l’usage intensif que l’on a des outils Ă©lectroniques de navigation ?

G : J’ai le mĂȘme avis que pour l’hyperflexion cervicale. Petit Ă  petit, je pense que l’ĂȘtre humain va Ă©voluer et aura un jour les cervicales figĂ©es. Cela nous empĂȘchera de regarder vers le haut. Parce qu’ avec WhatsApp, les ordinateurs, dans notre vie de tous les jours, presque plus personne ne regarde lĂ -haut. Il n’y a plus de mouvement du cou vers le haut.

L’hyperextension cervicale, ça sert Ă  regarder les nuages, les Ă©toiles, respirer, voir le monde qui nous entoure.

Lorsqu’on se sert du GPS, on utilise simplement le doigt. On utilise ce doigt simplement pour toucher une position, et automatiquement on obtient la latitude et la longitude, car on est dans une dynamique d’immĂ©diatetĂ©. Et nous ne comprenons pas les situations qui n’impliquent pas l’obtention immĂ©diate de donnĂ©es.

Prendre le sextant, attendre le moment adĂ©quat, s’asseoir sur le pont avant, se mettre Ă  bonne hauteur, faire les calculs, se situer, etc…, c’est autre chose.

Personnellement, les plus grandes satisfactions que j’ai pu avoir comme navigateur, c’est quand je me suis senti en autosuffisant en mer. C’est quand je me suis senti le mieux. Je ne dĂ©pends de rien ni de personne. Ni des Ă©nergies Ă©lectriques, ni des satellites, ni de rien. Et tout ça c’est merveilleux. Je pourrais avoir 10 GPS Ă  bord, mais Ă  tout moment, je suis autosuffisant. Et ça, ça me donne Ă©normĂ©ment plus de satisfaction.

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“Desde el Mar”, l’un des livres nautiques espagnols les plus vendus

Un dernier conseil pour un tour du monde à la voile réussi

T : Un dernier mot pour les gens qui suivent notre blog ?

G : Un conseil trĂšs simple : il faut se prĂ©parer au pire, et toujours espĂ©rer le meilleur.

OĂč trouver des informations sur le parcours du voilier “Tin Tin”?

T : OĂč est-ce que l’on peut trouver plus d’informations sur le Tintin ?

G : Nous avons un blog trĂšs important oĂč nous mettons en ligne beaucoup d’informations. C’est velerotintin.blogspot.com , trĂšs facile, “TINN TINN”. C’est un blog trĂšs intĂ©ressant, avec plein de vidĂ©os. Il y a une section qui s’intitule “Aula Oceanica”, oĂč l’on peut trouver des informations utiles. C’est Ă©galement une maniĂšre de partager notre expĂ©rience.

Isabelle et moi devons faire de la didactique, beaucoup d’Ă©lĂšves nous ont dit qu’en effet, nous sommes des profs sympas. Vous nous avez convaincu. Cela nous plaĂźt de vous avoir avec nous pour partager nos expĂ©riences. Si on nous sollicite sur la sĂ©curitĂ©, les gens, la motivation, c’est encore mieux.

T : Afin de partager vos expĂ©riences, tu dispenses cette formation, tu as le blog, des livres aussi.

G : Oui, nous avons Ă©galement 3 livres, qui relatent toutes nos expĂ©riences. 3 livres trĂšs importants. L”un en est Ă  sa 8Ăšme Ă©dition, l’autre Ă  sa sixiĂšme, et le dernier en est Ă  sa deuxiĂšme. Ces livres ont Ă©tĂ© Ă©crits pendant nos navigations.

Et sans le vouloir ça se sent, ça fait partie de leur succĂšs. Ça se sent qu’ils ont Ă©tĂ© Ă©crits en s’accrochant d’une main et en tapant sur le clavier de l’autre main.

T: Merci beaucoup.

G : Merci Ă  toi.

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Merci pour ces conseils pour un tour du monde réussi

Conclusion

T: VoilĂ  c’est tout pour cette interview. J’espĂšre que ça vous a plu. Et que vous avez appris pas mal de choses sur la navigation et la prĂ©paration d’un tour du monde. Je vous invite Ă  visiter le site du voilier Tintin. Et je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt sur le blog “A la voile” pour un autre article. A trĂšs bientĂŽt !


Merci d’avoir lu cet article !

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