▷ Les 7 erreurs bateaux à éviter sur un voilier cet été

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C’est l’été, il fait beau, il fait chaud. Vous avez envie de vous aérer l’esprit à l’air libre et de piquer une tête dans une eau bleue turquoise. Et là, vous pensez tout de suite : je vais faire un tour en voilier! Super idée!!

Mais avant de monter à bord, un minimum de préparation s’impose pour profiter pleinement de vos balades sur l’eau, sans prise de tête et sans passer pour un marin d’eau douce!

Cet été, voici les 7 erreurs bateaux que vous ne devez pas commettre sur un voilier.

Erreur bateau n°1 Sous-estimé le soleil et ses rayons UV

Il y a un danger que l’on sous-estime souvent et qui est omniprésent: le soleil ! Les rayons vous arrivent du ciel et de la mer, par réverbération. Vous serez littéralement baigné dans les UVs.

Et c’est le cas même lorsque le ciel est nuageux! Donc priorité à la protection solaire  pendant la navigation. Vous attendrez d’être au mouillage pour faire bronzette et trempette. À ne surtout pas oublier avant de prendre le large:

Les lunettes de soleil

Indispensables pour ne pas être ébloui et pouvoir profiter sans gêne  de  votre  sortie  en  mer. Idéalement une paire de solaire polarisée, qui protège bien tout le contour yeux avec cordon pour ne pas les perdre pendant une manœuvre sur le bateau.

La crème solaire

Toute les parties non couverte de votre corps doivent être couverte de crème  solaire  indice  50.  Ecran  total.  À  ré-appliquer  plusieurs fois  dans  la  journée.

La casquette, le chapeau ou le béret à ponton

Une seule condition à respecter, qu’il soit équipé d’un cordon/ d’une attache pour ne pas le perdre à la première rafale de vent.

Ma visière avec attache “anti coup de vent” et du sel plein les lunettes.

Erreur bateau n°2 Ne pas savoir utiliser les toilettes du bord

Beaucoup de choses à l’intérieur d’un voilier ressemblent à ce qu’on peut trouver à la maison, mais leur fonctionnement est un peu différent. C’est le cas des WC marins : il faut acquérir de nouvelles habitudes.

Osez demander le mode d’emploi au chef de bord ! Il vous expliquera comment s’y prendre. C’est un peu comme un retour à l’enfance. Ne vous inquiétez pas, le principe est très simple. Vous allez utiliser:

  • une vanne d’arrivée d’eau de mer;
  • une vanne de sortie d’eau vers la cuve à eaux noires;
  • une pompe en position remplissage ou vidange;
  • Et la brosse de toilette! Ceci n’est pas une option 🙂

Apprendre à utiliser les WC marins, c’est un peu un retour à l’enfance

Barbara Kruger: Belief+Doubt

Comment utiliser un WC marin

Voici comment s’y prendre, dans l’ordre:

  • Vous ouvrez les vannes d’arrivée et de sortie;
  • Vous mettez un peu d’eau dans la cuve, pour que la réception de votre colis se fasse dans l’eau, avec la pompe en mode remplissage;
  • Puis, vous livrez votre colis;
  • Vous repompez une bonne, grosse dizaine de fois, pour faire disparaître votre colis à la mer, avec la pompe en mode vidange;
  • Dans le même temps, vous passez la brosse, pour ne laisser aucune trace de votre livraison;
  • Vous refermez les vannes d’arrivée et de sortie.

Evitez à tout prix de mettre du papier toilette ou tout autre objet dans la cuvette! La cuvette ne reçoit que ce que vous avez déjà bu ou mangé et digéré 😀

La cuve à eaux noires est à vider à plus de 3 milles des côte et à une vitesse supérieure à 4 noeuds donc pas dans les eaux du port ni au mouillage 😉

Avis aux Messieurs !

Nous avons la chance d’avoir l’avantage de pouvoir faire la petite commission à l’extérieur du bateau. Attention tout de même aux deux inconvénients suivants à prendre en compte avant d’ouvrir le robinet :

  • Faites votre affaire toujours sous le vent! C’est à dire du côté opposé d’où vient le vent. Souvenez vous que: “Qui pisse au vent se rince les dents”.
  • Gardez une main pour vous et une main pour votre “arrosoir”. Tenez vous fermement aux balcons ou aux haubans par exemple. Parce que nombreux sont ceux qui sont tombés pendant la manoeuvre!

Qui pisse au vent, se rince les dents!

Erreur bateau n° 3 Les grands classiques des erreurs de langage

La communication sur un voilier est primordiale pour réaliser les manoeuvres avec aisance et rapidité. Connaître quelques mots de base vous permettra de mieux comprendre ce qu’on vous dit et de vous faire comprendre aussi. Voici un petit condensé des erreurs de langage des apprentis moussaillons :

  • Appeler un cordage “ficelle” ou “corde”. La seule corde sur un bateau, c’est celle qui sert à sonner la cloche à l’heure du repas (je parle bien d’une cloche en métal!). Dites plutôt un bout, en prononçant bien le “T” final;
  • Prononcer le nom du rongeur-de-cordage-à-grandes-oreilles : ça porte malheur sur le bateau. Voire pire, ramener son lapin de compagnie à bord parce qu’on a pas trouvé de babysitter. Il sera vite jeté par dessus bord;
  • Dire tirer ou relâcher le bout (ou pire, la corde!) au lieu de border et choquer l’écoute. L’écoute est le nom du bout qui sert à régler l’angles des voiles par rapport au vent;
  • Demandez “Qu’est-ce que je fais avec le volant?” lorsqu’on vous donne la barre et qu’on vous demande d’abattre. Et non, vous n’êtes pas dans une voiture. Ce que vous avez en main s’appelle la barre à roue et abattre signifie s’éloigner du vent. Vous avez le privilège d’être au commande, ce serait dommage de tout gâcher.

Rassurez vous!

Je vous dis tout ça mais ne vous formalisez pas trop avec le langage marin au début, vous apprendrez petit à petit les mots, leurs définitions et dans quel cas les utiliser. Cela ne doit surtout pas vous freiner dans votre apprentissage de la voile. Vos erreurs de langage choquent vos équipiers? C’est leur problème. Naviguez avec des personnes plus tolérantes et fuyez les puristes qui se prennent trop aux sérieux.

Le langage marin ne doit surtout pas vous freiner dans votre apprentissage de la voile

Erreur bateau n° 4 Ne pas respecter les bouts

Comme on l’a vu dans l’erreur n°3, le bouT, c’est le nom générique des cordages présents sur le bateau. Ils ont chacun une fonction spécifique dont l’objectif est de régler différents aspects de la forme et de la position de la voile. Pour la bonne marche du bateau et pour votre sécurité, voici ce qu’il ne faut surtout pas faire:

  • S’assoir ou mettre le pied sur un bout. Si le bout en question est une drisse, vous empêcherez d’affaler (= descendre) une voile. Si le bout est une écoute, vous empêcherez de choquer (= relâcher) la voile pendant une manoeuvre. Ca n’arrive pas qu’au débutant : ça m’est déjà arrivé d’avoir le pied sur l’écoute de spi pendant une manoeuvre, mes coéquipiers faisaient un peu la moue.
  • Être sur le trajet de l’écoute de Grand-voile ou de son chariot. Pour votre sécurité, ne restez pas sur la trajectoire de  l’écoute de la Grand voile (ou GV) et de la bôme. La bôme est la grande pièce de métal horizontale qui se trouve sous la GV. Elle peut passer très vite d’un côté à l’autre du bateau et elle entraîne l’écoute de GV et tout ce qui est sur son passage.
  • Rester sur le pont à l’avant au moment d’un virement de bord. C’est là encore une question de sécurité. Lors d’un virement de bord, le bateau passe l’axe du vent avec le vent qui vient de l’avant du bateau. À ce moment, la voile et ses écoutes battent dans le vent. Ne  restez  pas  sur  la  trajectoire  de  la  voile  d’avant  et  de  ses  écoutes : vous risqueriez de vous faire fouetter!

Pour éviter de s’asseoir sur un bout, mettez un peu d’ordre sur le bateau!

Comment vas-tu vielle branche ? Comme tu as eu raison d'avoir pris racine ici, et puis tu sais, même si tu deviens dur de la feuille, ça fait tellement plaisir de te revoir. #portnawouak #sb #amitierilafronde

Erreur bateau n° 5 Placer les parebattages au mauvais endroit

On utilise des pare-battages (ou parebats ou défenses) pour protéger la coque lorsqu’on accoste le bateau au quai. En règle général, on fixe le parebat de sorte que sa “tête” soit au niveau du pont du bateau. Dans certain cas, il faut qu’il soit situé plus haut ou plus bas:

  • Souvent trop haut : lorsque vous accostez un catway il faudra le placé très bas, presqu’au niveau de l’eau.
  • Souvent trop bas: lorsque vous accostez un ponton un peu en hauteur, c’est parfois le cas des stations de service.
  • Pensez aussi à la taille des autres bateaux qui se trouvent de chaque côté de la place que vous convoitez! C’est le cas lorsque le bateau sera nez ou cul à quai.

Amarrage à un catway, les parebattages, fixés à la filière, sont proches du niveau de l’eau

Bloavez mad 2018

Les défenses sont fixées sur une filière, un câble qui fait le tour du bateau. Elles sont attachées en faisant un nœud de cabestan. L’un des intérêts de ce nœud est de pouvoir facilement modifier la hauteur des défenses. Vous pouvez voir comment réaliser le nœud de cabestan dans cette vidéo.

Erreur bateau n°6 Tenter de hisser la grand-voile sans être nez vers le vent

Vous hissez, c’est à dire montez, la grand-voile sans avoir le bateau dans la direction du vent. Dans ce cas, le vent va gonflé la voile. À peine vous aurez commencé, vous aurez du vent dans la voile et la tension sur la drisse, le bou”T” qui sert à hisser la voile, sera trop forte.

Suivez cette règle de base: ne jamais travailler sur une voile sous tension. C’est le cas par exemple du hissage de la voile et de l’affalage, c’est à dire descendre la voile. Pensez donc à faire le voilier pointer vers le vent avant de hisser la grand-voile.

Hisser la grand-voile uniquement lorsque le bateau est dans la direction du vent

La place du village

Erreur bateau n°7 Ne pas sécuriser son mouillage

Lorsqu’on est chef de bord, on ne dort que d’une oreille au mouillage. Et pour cause, le mouillage est pas la solution la plus sécurisée pour passer la nuit. Voici quelques éléments à prendre en compte pour mettre toutes les chances de votre côté pour passer une bonne nuit.

Mettre une bonne longueur de chaîne

Pour une bonne tenue de l’ancre, il faut que l’angle de tire au niveau de l’ancre, soit faible. Pour ça, il faut mettre une bonne longueur de chaîne : entre 3 fois la hauteur d’eau, s’il fait beau, et toute la longueur de la chaîne, si le vent est fort et que vous voulez dormir tranquille.

Vérifier que l’ancre est accroché

L’ancre est correctement accroché? Si l’ancre n’est pas bien accroché au fond, le bateau va déraper et reculer.

Pour en être sûr, vous pouvez:

  • Prendre un repère au loin sur le côté du bateau que vous alignez avec un objet du bateau. Vérifiez pendant quelques secondes que l’alignement ne bouge pas. Revérifier 10 minutes plus tard.
  • Vérifier en complément sur le GPS que vous n’avez pas de vitesse. Revérifier 10 à minutes plus tard que votre position n’a pas changé.
  • Si vous mouillez à une faible profondeur, dans une eau turquoise, vous pourrez faire une petite séance de snorkeling avec masque et tuba pour voir, depuis la surface de l’eau, si l’ancre reste bien sagement sur place.

Se méfier des bascules de vent ou de courant

Au mouillage, les bateaux ont le nez tourné vers la force dominante, celle du vent ou celle du courant. Lorsque celle-ci change de direction, tous les bateaux du plan d’eau vont suivre ce mouvement, en tournant autour de leur ancre.

Il faut donc contrôler que la zone d’évitement de votre bateau ne contient pas de danger. Si une bascule est prévue, soyez présent sur le pont pour faire une veille de votre bateau et des autres bateaux à proximité.


Sécuriser son mouillage est essentiel pour en profiter sans stress
https://www.flickr.com/photos/35818920@N04/

Et vous?

Avez-vous déjà commis ces erreurs? Quelles sont les autres erreurs qui mériteraient d’être rajoutées à cette liste?

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