▷ Sillages : reflets des valeurs de la Voile ?

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Sillages, le film.

Ca y est! Le jour J est arrivé.

Je vais enfin pouvoir le voir. Après m’être inscrit par internet il y a 3 semaines, le moment était venu de le découvrir.

Il y a beaucoup de monde à l’entrée du ciné Renoir de Barcelone. On dirait la sortie d’un blockbuster américain qui ameute la foule à grand coup de dollars marketing.

Est-ce que je me suis trompé d’adresse? De jour?

Le public est majoritairement masculin, certains ont de vrai tête de voileux. On me fait signe dans la foule, ce sont des membres de mon club avec qui je régate.

Pas de doute, je suis au bon endroit, au bon moment.

Tout le monde est impatient de donner leur nom à l’entrée pour pouvoir accéder au graal.

S’introduire dans la salle obscure pour pouvoir vivre de grands moments d’émotion en regardant :

S

comme

Si

Sillages

Le film.

Un film documentaire de Léa Rinaldi.

Un film qui suit des miniistes à travers leur traversée d’un océan entier, sur le plus petit voilier de course et sans assistance, ni moyen de communication, hormis une VHF.

Avec dans le principal, Ian Lipinski, qui marquera l’histoire de la Classe Mini.

Léa est là pour présenter son bijou iodé.

Elle est invité à dire quelques mots avant la projection. En espagnol (por supuesto!).

Promis je rajoute les sous titres au plus vite, voici la version VO sans sous titre en attendant.

Discours de Léa Rinaldi avant la projection de son film documentaire : “Sillages”.

Quelques chiffres sur le film et la Mini Transat

Voici quelques chiffres qui représentent ce film et la Mini Transat :

  • Léa est ami de Ian depuis qu’ils ont 8 ans.
  • Le film est sorti le 12 juin 2019
  • La réalisation du film s’est faite sur 6 ans de travail.
  • Il a été filmé sur 3 mini transats. Les éditions 2013, 2015 et 2017.
  • “Mini” parce c’est le nom de ces bateaux qui ne mesurent que 6.5m de long, c’est quasi deux fois plus petit qu’un croiseur de 40 pieds.
  • Sur chaque bateau il n’y a qu’un seul skipper, pour cette transatlantique en solitaire.
  • Des filles et des garçons qui ont au moins deux points communs, l’amour de la mer et la volonté de se dépasser.
  • Une mini transat, c’est beaucoup de voilier sur l’eau : plus de 60 de série et plus de 20 prototype, les protos étant plus performant.
  • Elle met 3 ports à l’honneur : elle quitte la côte française pour finir aux Antilles avec une escale, aux îles Canaries ou à Madère.
  • Et ça dure depuis 1977, tous les deux ans, à chaque année impaire.

La bande annonce de Sillages

Avant de vous donnez mon avis sur ce film, voici sa bande annonce :

Bande annonce du film documentaire “Sillages”

Mon avis sur le film documentaire Sillages

J’ai aimé les retours en arrière, passé et présent de la vie riche en aventures de Ian.

Passé : il est parti de 12 à 15 ans sans ses parents pour apprendre à naviguer, dans une école sur un voilier. On découvre des images de lui navigant près de la côte martiniquaise et sur la terre ferme.

On y comprend notamment son désir de naviguer et son goût pour le tracer sur carte.

Présent : C’est trois participations à la mini que l’on suit.

  • La 1ère participation en 2013 qui se termine de manière tragique. Mais la réelle  tragédie n’est pas là on le croit… Cette partie du film m’a rappelé “Recuerdame” (Ne m’oublie pas), la chanson phare de la bande originale de l’excellent Disney COCO. Cet épisode met aussi en avant la solidarité en mer
  • La 2ème édition est pleine de suspense, de moment de doutes. Son esprit de compétition se révèle. Et cette transat se termine par un feu de joie dans la nuit chaude de la Martinique.
  • La 3ème édition peut paraître un peu plus sereine. Mais la tension est bien palpable et la victoire à un autre goût que la précédente.

Le rythme est soutenu tout au long du film. Même si on connait la fin, il y a toujours du suspense, un rebondissement.

Des moments d’intense joie contrastent avec l’immense désespoir que traverse parfois les skippers.

Dans les sillages : le désespoir, des cris et des larmes

Le désespoir lorsqu’ils n’avancent pas, coincé dans la pétole à se torturer l’esprit en pensant au classement.

Et lorsque face à la fatigue et aux conditions de mer, ils ont juste envie d’une seule chose : rentrer chez eux.

Encore une fois, dedvant face à une avarie de matériel que l’on ne peut pas réparer et qui pousse à abandonner à regret.

Toujours le désespoir seul sur son frêle voilier de 6.5 m dans 45 noeuds de vent et une mer de vagues gargantuesque. Sans équipier pour remonter le moral.

Et ça continue, parce qu’on ne peut pas prendre correctement la météo et de partir un peu à l’aveugle.

Cela n’est finit pas, il faut libérer les appendices de son voilier d’un filet de pêche posé au large.

Le désespoir de se rendre compte qu’on a trop dormi, qu’on a pas entendu le réveil. Se rendre compte qu’on a râté le coche pour changer une voile ou faire une manoeuvre pour changer de cap.

Et finalement être complètement seul, n’entendre personne et ne voir que l’océan de l’eau à l’horizon. C’est lourd.

Dans les sillages : la joie, des cris et des larmes

La joie aussi!!

D’être complètement seul, de n’entendre personne et de ne voir que de l’océan à l’horizon.

Être heureux de pouvoir échanger quelque mots avec un compétiteur, assez proche pour qu’il soit à la portée des Mhz de la radio VHF.

Le plaisir de faire des rencontres avec la faune marine, avec l’étincelle du levé du soleil à l’horizon et, avec les couleurs d’un couché de soleil sur l’eau.

Elle arrive, la joie de pouvoir retirer petit à petit des couches de polaire à mesure que l’on se rapproche de l’objectif.

Elle est là, la joie de la grosse fête de l’arrivée de la première étape. Là où se retrouve tous ceux qui ont réussi à franchir ce premier “bras de mer” entre la France et les Canaries. Là où se relâchent toutes les tensions accumulées pendant les jours précédents en mer.

Ca n’a pas de pris de retrouver ses proches qui font le déplacement aux arrivées des deux étapes, après temps de jours de séparation.

La fièreté de résoudre par le système D des petits tracas matériels ou de vie à bord.

Et enfin, l’arrivée aux Antilles. Et de pouvoir se dire fièrement : “Je l’ai fait”.

Dans leurs yeux on peut vraiment lire le courage. Le courage de celui qui n’a peut être pas réellement connaissance du danger. De celui qui a encore gardé son âme d’enfant et ses doudous.

Bref, un film qui joue en permanence avec les émotions du spectateur comme dans un tour de Tonnerre de Zeus ou de Shambala. On sort de la salle plein d’énergie et on a envie de concrétiser ses projets, de faire preuve de courage  et de se dépasser comme eux.

Et les prochaines éditions de la transat ?

Je suis né en Guadeloupe et j’y ai vécu jusqu’à mes 17 ans. Je suis donc très heureux que :

  • la mini revienne sur mon archipel pour les 3 éditions qui viennent : 2021, 2023 et 2025.
  • et qu’un guadeloupéen est pu participer aux éditions précédentes, Keni PIPEROL

Keni PIPEROL

Que sont devenus les miniistes ?

Pour certains, la transat est une aventure qu’ils sont fiers d’avoir fait mais ne remettront pas le couvert. Pour d’autres, ça devient un virus, et ils n’attendront qu’une seule chose : revenir dans deux ans.

Et pour une 3ème catégorie de skipper, la mini transat n’est qu’une étape dans leur parcours de professionnel.

Certains ont changé de classe. Ils sont passés par exemple au figaro. Et ils prépareront la traversée de l’atlantique des figariste : La transat AG2R la mondiale

C’est de le cas d’Ian Lipinski (Crédit Mutuel). C’est aussi le cas de deux autres skippers que l’on aperçoit dans le film : Clarisse Crémer (Banque populaire) et Erwan Le Draoulec (Macif).

Ian Lipinski

Clarisse Crémer

Erwan Le Draoulec

Et vous?

Vous avez déjà vu ce documentaire? Peut-être que vous avez un projet de mini transat? Avez-vous reconnu dans ce documentaire des valeurs de la voile?

Donnez moi votre avis et vos réactions en commentaire !

PS : un grand merci à la FNOB, la fondation de navigation océanique de Barcelone qui a organisé cette soirée et offert la projection du film

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